(8 octobre 2024)
Apprentissage (part 2)
Nous voilà des mois plus tard et mon idée centrale pour l'algo d'apprentissage tient bon !
Le principe est toujours le même : on associe et on renforce un concept dès lors qu'on observe une ou plusieurs propriétés communes associées à des "choses". Plus on observe ces propriétés, et plus le concept en sort renforcé et plus notre crédence dans ce concept augmente.
Cela s'applique à tout :
- Vision => Renforcement de la perception des éléments visuels composant un objet
- Audio => Renforcement de la signature de certains phonèmes malgré les différents locuteurs
- Langage
- Syntaxe =>
- Grammaire =>
- Phonétique =>
- Symbolique / Conceptuel =>
Surprise
La notion de surprise pointe également le bout de son nez partout où j'essaie d'appliquer cet algo d'apprentissage.
Par "surprise" j'entends la composante log_2{ \frac{1}{p(x)} qui entre en jeu dans le calcul de l'entropie:
En effet, les phénomènes très fréquents (avec une grande probabilité d'existence) vont venir "polluer" l'algorithme d'apprentissage puisqu'ils vont intervenir assez souvent et perturber les autres mesures.
C'est le cas par exemple avec la lettre 'e', le phonème [ʀ] ou le mot "le", très courants dans la langue française.
Il est donc naturel de vouloir pondérer l'importance de ces évènements par la surprise qu'ils dégagent : un événement très fréquent va simplement avoir moins d'influence qu'un événement plus rare.
Signal to Noise Ratio
On peut vouloir faire le parallèle entre la signification et le signal, tandis que les données seraient le noise.
Effectivement, la mer est calme là-haut, au niveau symbolique, quand on a clairement identifié les objets présents dans les images qui innondent perpétuellement notre rétine d'un bruit de pixels confus desquels on tire difficilement des contours et des formes fixes.
Delta Vision
Encore une fois, au niveau de la vision, on cherche à trouver les points fixes d'une scène pour en déduire la présence d'objets entiers :
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La vision binoculaire permet de faire la mise au point sur des plans focaux (c'est-à-dire qu'on fait la différence entre l'image gauche et droite), les choses nettes étant automatiquement classifiées comme faisant partie du même objet, car les grandeurs des "pixels" de l'objet dans les 2 images ont à peu près les mêmes valeurs => Expérience à tenter : soustraire 2 images binoculaires blurrées, voir là où c'est noir = objet net ?
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La parallaxe, quand on bouge la tête (ex: le hibou), permet d'augmenter la précision et la certitude de la présence d'un objet : les objets résidants sur le même plan focal vont très peu bouger, tandis que les objets hors du plan focal vont se déplacer énormément.
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Scène en mouvement : même principe que pour la vision parallaxe. Il est "aisé" de détecter les choses qui ont bougé d'un instant à l'autre dans une scène fixe => Expérience à tenter : soustraire 2 images blurrées où un objet aura bougé dans une scène fixe => Ici, il s'agit d'un *apprentissage direct", où l'on se focalise sur une seule chose et où l'on ignore tout le reste
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Si nous somme nous-mêmes en mouvement, notre proprioception et notre perception nous aident à compenser/anticiper la façon dont la scène qu'on voit va se transformer. => Expérience à tenter : soustraire 2 images blurrées où un objet est fixe dans une scène qui bouge (càd où la caméra aura bougé) => Encore une fois, on voit intervenir le principe d'apprentissage inverse, où l'on se focalise sur la seule chose qui n'aura pas bougée
Catégorisation des Types d'Apprentissage
Apprentissages Supervisés
Ces types d'apprentissages nécessitent toujours un tuteur auquel on va accorder une confiance.
Le tuteur peut être :
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Une personne, qui va nous fournir des exemples de choses à apprendre. C'est le cas des professeurs ou des livres d'école par exemple.
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La réalité elle-même, qui nous fournit en permanence des "exemples" d'un instant à l'autre pour nous apprendre toutes sortes de choses (les limites de notre propre corps, la gravité, la dureté, la chaleur, la couleur, etc.)
C'est un apprentissage relativement simple pour l'élève mais complexe pour le tuteur puisque tout le poids de la charge réside sur ses épaules : c'est le tuteur qui va devoir trouver tous les exemples d'apprentissage intéressants !
À noter que dans le cas de la réalité, elle se contente simplement de suivre son cours en fournssant une suite d'évènements, mais ils ne sont pas forcéments tous intéressants... Encore une fois, un tuteur humain pourrait faire le travail d'aller isoler les moments intéressants dans un épisode de réalité, mais cet épisode sera toujours emprunté et réduit par rapport à vivre cet épisode.
Apprentissage Direct
On cherche un seul point commun entre 2 exemples qu'on nous présente.
Ex tuteur humain : J'écris le mot "pain" et le mot "levain", et je les prononce [pɛ̃] et [ləvɛ̃]. => L'élève peut en déduire que le groupe de lettres "ain" se prononce [ɛ̃].
Ex réalité : La réalité présente une situation avec un rond rouge, puis une autre avec un carré rouge. => L'élève peut apprendre la notion de rouge, indépendante de la forme de l'objet.
Apprentissage Inverse
On cherche la seule chose qui diffère entre 2 exemples qu'on nous présente.
Ex tuteur humain : J'écris les phrases suivantes "Le chat mange la souris" et "Le chien mange la souris". Je les traduis en chinois : "猫吃老鼠" et "狗吃老鼠". => L'élève peut en déduire les idéogrammes pour "chat" (猫) et "chien" (狗)
Ex réalité : La réalité nous présente une scène fixe, puis l'instant d'après, un objet a bougé dans cette scène. => L'élève peut en déduire les contours, la position et la vitesse de l'objet.
Apprentissages Non-Supervisés
Cette fois-ci, c'est un apprentissage très simple pour le tuteur mais extrêmement complexe pour l'élève.
Le tuteur donne :
- Un jeu de données
- Un but à atteindre
- Un ensemble de règles et de contraintes
L'élève est ensuite chargé d'atteindre le but en partant des données tout en suivant les règles et en obéissant aux contraintes qu'on lui a données.
Apprentissage Complet
C'est un apprentissage extrêmement complexe puisque chaque modification d'une hypothèse a une implication sur toutes les autres !
Par exemple, on essaie de faire apprendre la prononciation des mots de la langue française.
- On connaît un ensemble de mots et leur(s) prononciation(s) (il peut parfois y avoir plusieurs prononciations possibles pour un même mot).
- On a les règles suivantes :
- Un groupe de phonèmes correspond à un groupe de lettres
- L'ordre des groupes doit respecter l'ordre de la séquence de phonèmes/lettres
- Un phonème/une lettre ne peut pas appartenir à plusieurs groupes
- La somme des phonèmes/lettres de tous les groupes doit égaler la séquence de phonèmes/lettres complète
Distributions Discrètes
Pour l'élaboration de nos hypothèses, on va avoir besoin d'évaluer leur probabilité, et pour ce faire on va avoir besoin de distributions discrètes.
C'est simplement une collection d'événements x_i auxquels on associe un compteur d'occurrences c_i:
Travailler avec des Distributions Discrètes
Tâches Linguistiques
On va vouloir apprendre :
- L'orthographe = l'écriture des mots, leur accord et leurs variations en fonction de leur place dans la phrase
- La grammaire = la structure des phrases, c'est probablement la tâche la plus difficile qu'on aura à apprendre !
- La sémantique = le sens de la phrase
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La phonétique = la prononciation des mots, seuls ou en groupe, avec les liaisons nécessaires et l'élision de certains phonèmes
- Notion de distance/complexité de passage d'un phonème à l'autre : par exemple c'est facile de passer de [a] à [e] (les orales) mais difficile de passer de [ɑ̃] à [ɛ̃] (les nasales)
- On va volontier élider quand un mot se termine par une orale
- On va volontiers faire des liaisons quand un mot se termine par une nasale afin de s'épargner des transitions difficiles (par facilité/paresse buccale :D)
- Notion de distance/complexité de passage d'un phonème à l'autre : par exemple c'est facile de passer de [a] à [e] (les orales) mais difficile de passer de [ɑ̃] à [ɛ̃] (les nasales)
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Les tournures de phrases, les figures de style